Aller au contenu

Préparer et utiliser une trousse de secours

··17 mins
Sommaire

Dans la vie, il arrive malheureusement des imprévus pas très réjouissants, notamment des accidents entraînant des blessures plus ou moins graves. Si l’on pense principalement aux activités sportives à risque où à des professions dangereuses, les accidents arrivent également dans la vie de tous les jours. Afin de s’y préparer, il est donc toujours utile d’être formé aux premiers secours et de disposer d’une trousse de secours adaptée. Ayant moi-même été formé, je me suis mis en quête d’une trousse de secours assez généraliste. N’ayant pas trouvé mon bonheur dans les trousses du commerce, je me suis mis à créer la mienne, que je vous détaille donc dans ce billet. C’est quelque chose que j’ai déjà fait sur d’autres réseaux, alors je le refait ici de manière à ce que ce soit plus simple à retrouver et à mettre à jour.

Avertissement
#

Le présent billet de blog n’a pas vocation à se substituer à la réglementation en vigueur. Dans les cas où le contenu de la trousse de secours est réglementé, conformez-vous scrupuleusement la réglementation en vigueur. Il est de votre responsabilité de vous renseigner sur la réglementation applicable. À titre d’exemple, pour la navigation, l’arrêté du 23 novembre 1987 relatif à la sécurité des navires et à la prévention de la pollution pose des exigences variant en fonction des situations (type de navire, type de navigation, etc.).

Les compositions de trousses de secours présentées ici sont très généraliste et pré-supposent que vous avez un minimum de formation. Adaptez toujours votre trousse en fonction de votre situation, aussi bien au niveau des risques que de vos connaissances en secourisme. Au besoin, faites appel à un professionnel de santé.

Ce billet de blog n’est pas un avis médical. En cas de doute, consultez un professionnel de santé.

Ce billet de blog ne fait l’objet d’aucun sponsor ni d’aucune collaboration commerciale. Les liens vers les articles sont mis à titre purement informatif, sans intérêt commercial. Vous êtes invités à vous fournir dans vos magasins et pharmacies préférées. Je n’ai d’ailleurs pas acheté mon matériel sur les sites en question mais je pense commander chez certains pour les prochaines fois lorsque les produits ne sont pas disponible en pharmacie.

Avant d’acheter des médicaments en ligne, vérifiez toujours si le site est reconnu par les autorités compétentes. En France, vous pouvez faire une recherche sur le site de l’Ordre national des pharmaciens. En Belgique, vous pouvez consulter la liste mise à disposition par l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé. Au Canada, référez-vous aux consignes données par santé Canada.

Formation
#

Avoir du matériel c’est bien, mais savoir correctement s’en servir c’est mieux. Si la plupart des éléments présentés ici sont tellement basiques que n’importe qui peut les utiliser, d’autres ne le sont pas. Je pense par exemple au garrot qui, mal utilisé, peut aggraver l’état de la victime voir, dans certaines situations, la tuer.

Afin de ne pas faire n’importe quoi, vous devez donc vous former aux premiers secours. Pour les personnes résident en France, la référence en la matière est le certificat de Premiers Secours Citoyen (PSC). Il s’agit d’une formation relativement courte et peu onéreuse, de l’ordre d’une journée pour un prix allant de 50 € à 100 €. Vous pouvez vous faire former auprès de différents organismes, notamment la Croix-Rouge, la protection civile ou l’ordre de Malte.

Si le prix ou le temps nécessaire pour vous former vous rebute, vous pouvez proposez à votre employeur de devenir sauveteur secouriste du travail (SST). Si votre employeur accepte, ce qui est souvent à son avantage car il est soumis à certaines obligations légales en terme de secourisme, c’est lui qui prendra en charge le coût de cette formation qui sera réalisée sur votre temps de travail. Il est à noter que la formation SST, bien que très proche du PSC, diffère de cette dernière. Elle intègre notamment différents aspects réglementaires et administratifs propres à l’environnement professionnel et est donc un peu plus longue. Gardez également à l’esprit qu’il ne s’agit pas juste d’une formation offerte par votre employeur, en devenant SST vous jouez un rôle supplémentaire dans l’entreprise, rôle s’accompagnant de certaines responsabilités.

Également, il faut savoir qu’il est nécessaire de régulièrement renouveler sa formation, généralement tous les 2 ans.

Enfin, il est possible de se sensibiliser et de maintenir à jour certaines connaissances en suivant les différents scénarios de mise en situation disponibles gratuitement et en ligne sur le site sauve une vie. Ce site est édité par le CHU de Liège, il s’agit donc d’une source d’information fiable. Ce site ne remplace cependant pas une véritable formation, il faut le voir comme un outil complémentaire et de sensibilisation en masse de la population.

Présentation générale
#

Vue de l’extérieur de la Condor Rip-Away EMT. Se succèdent de gauche à droite : une vue latérale, une vue de face et une vue de dos.
Extérieur de la Condor Rip-Away EMT

Puisque vous allons composer le contenu nous-meme, il nous faut d’abord choisir un contenant. Ce dernier doit-être suffisamment grand pour stocker tout ce dont on a besoin, mais également suffisamment compact afin de ne pas trop encombrer. Il doit également être pratique et permettre un accès rapide au contenu d’urgence vitale. Enfin, il doit être facilement reconnaissable et facile à fixer et transporter.

Après de longues recherches, j’ai fini par sélectionner le modèle Rip-Away EMT du fabriquant Condor. Personnellement, je trouve ses dimensions idéales, j’aime beaucoup son agencement interne en trois compartiments et, cerise sur le gâteau, j’apprécie fortement son système de fixation MOLLE avec velcro de détachement rapide. Ça fait maintenant plusieurs années que je l’utilise et si je devais en acheter une nouvelle je reprendrai le même modèle.

Afin de faciliter l’identification comme trousse de secours, j’y ai ajouté un petit patch à velcro représentant une croix verte.

Vue de l’intérieur de la Condor Rip-Away EMT. En haut, une vue de la première ouverture, laissant seulement voir le premier compartiment, plein. En bas, une vue de l’ouverture totale, laissant voir les 3 compartiments, pleins.
Intérieur de la Condor Rip-Away EMT

Les 3 compartiments de la trousse permettant une répartition pratique du contenu :

  • le matériel d’urgence vitale dans le premier compartiment accessible ;
  • le matériel classique dans le second compartiment ;
  • le petit matériel dans le compartiment sachet.

Premier compartiment : l’urgence
#

Vue du contenu du premier compartiment de la trousse de secours, chaque élément étant numéroté.
Compartiment 1

Nécessairement, tout ce qui peut être utilisé dans une situation d’urgence vitale doit être stocké dans le compartiment le plus rapidement accessible. On commence donc directement à entrer dans le dur avec le matériel dont on a le moins envie d’être en situation de devoir l’utiliser.

Dans ce premier compartiment, j’ai donc mis :

  1. une paire de gants en nitrile non poudrés ;
  2. un garrot tourniquet ;
  3. deux pansements compressifs ;
  4. une paire de petits ciseaux à usage médical ;
  5. un masque de bouche-à-bouche jetable.

Si vous êtes surpris par la présence de gants jetables, c’est certainement que vous n’avez malheureusement pas suivi de formation de secourisme. En effet, la toute première chose à faire est de se mettre soi-même en sécurité ainsi que de protéger la zone d’intervention. Ça prend différentes formes (coupure de courant, balisage, écartement d’objets dangereux, etc.), mais dans le cas précis de l’utilisation de la trousse de secours il s’agit de mettre des gants avant de toucher la victime. Afin d’éviter les éventuelles allergies, notamment au latex, on prend des gants en nitrile.

Le garrot tourniquet est certainement l’équipement le plus dangereux de la trousse de secours. Son but est de couper la circulation de sang dans un membre afin d’arrêter une hémorragie. Le membre n’étant plus alimenté en sang, au bout de quelques heures il va finir par se nécroser. Heureusement, la médecine ayant fait des progrès, il est possible de sauver un membre plusieurs heures après. Pensez donc à bien noter l’heure de pose du tourniquet, que ce soit sur l’étiquette du tourniquet ou, méthode militaire, sur le front de la victime (inscrire T suivi de l’heure). La pose d’un tourniquet fait très mal, c’est normal : on serre donc en fonction de l’arrêt de l’hémorragie et non en fonction des cris de la victime. Même une fois le serrage fini ça fait mal, et malheureusement il est strictement interdit de desserrer un tourniquet déjà posé, ça risquerait d’entraîner un choc sceptique capable, dans certains cas, de tuer la victime. Un tourniquet ne peut donc être retiré que par des professionnels dans un environnement médicalisé, et tant pis si la victime hurle de douleur. Oui, c’est glauque, mais je ne pouvais pas recommander un tourniquet sans en donner les précaution d’usage.

Si vous vous dites que c’est dangereux le tourniquet, vous avez raison. Si vous pensez que c’est une raison pour ne pas en mettre dans la trousse de secours, vous avez tort. Un tourniquet s’utilise lorsque toutes les alternatives (pansement compressif ou point de compression) ont échouées à stopper l’hémorragie et qu’il n’y a donc pas d’autre alternative. Si vous en arrivez là et que vous n’avez pas de tourniquet, la solution est d’en bricoler un avec les moyens du bord. Ce tourniquet de fortune risque de se desserrer voir de se briser, ce qui peut avoir des conséquences dramatiques pour la victime. Bref, ayez un tourniquet.

Il existe différents modèles de tourniquets à différents prix. À l’heure où j’écris ces lignes, le top reste le CAT gen 7. Cependant, vu son prix, vous pouvez vous contenter d’un modèle à tourniquet moins évolué. De préférence, prenez un modèle orange ou d’une autre couleur vive autre que rouge. Dans tous les cas, ne prenez que des modèles à tourniquet : les autres modèles sont destinés à d’autres usages (prise de tension artérielle, injection, etc.).

S’agissant du pansement compressif, il existe pas mal de solutions. Cependant, la solution le plus efficace reste le pansement de type « Israélien » qui combine un coussin hémostatique et une bande de fixation équipée d’un dispositif de serrage. N’hésitez pas à regarder des vidéos en ligne pour savoir comment le poser car il s’agit d’un produit peu courant en usage général. Il n’est répandu qu’auprès des professionnels de l’intervention médicale d’urgence ainsi que des militaires, son utilisation n’est donc généralement pas couverte dans les formation au secourisme grand public bien que beaucoup de formateurs le mentionnent. A priori, en formation PSC vous ne devrez voir que le point de compression avec un linge propre, ce qui est aussi très efficace mais vous empêche de gérer plusieurs victimes à la fois.

Maintenant, au tour des ciseaux. Ne prenez surtout pas des ciseaux de papeterie classique, mais uniquement ces ciseaux médicaux. Observez le protubérance plate à l’extrémité de la lame du bas : elle permet de ne pas perforer la victime lorsque vous allez lui découper ses vêtements, même si ces derniers sont moulants. Parce que oui, parfois on doit découper les vêtements de la victime pour accéder correctement à une plaie. Ça arrive également dans d’autres situations, notamment pour poser les électrodes d’un défibrillateur. Et oui, quand une personne est inconsciente et ne respire pas, on ne perd pas de temps à lui enlever délicatement ses vêtements, on coupe.

Le masque de bouche-à-bouche n’est pas nécessaire, mais vu que nous sommes de bons secouristes on va se protéger avant de faire les insufflations lors d’un massage cardiaque. Bon, d’accord, ça reste un gadget et dans les cas les plus hard-core, genre avec du vomi un peu partout, on va attendre d’avoir mieux avant d’insuffler, en espérant que le défibrillateur du coin intègre un tel masque. Il existe également des modèles bien meilleurs que le gadget que j’ai dans ma trousse, mais ils sont également plus encombrants et risquent de ne pas tenir dedans.

Second compartiment : l’usage courant
#

Vue du contenu du second compartiment de la trousse de secours, chaque élément étant numéroté.
Compartiment 2

Ça y est, on a passé la partie urgence, on va donc maintenant pouvoir s’occuper des choses un peu plus normales. Ce second compartiment est parfait pour y ranger les choses un peu volumineuses d’usage courant.

On y retrouve donc :

  1. un désinfectant à base de chlorhexidine ;
  2. deux couvertures de survie ;
  3. quelques compresses stériles en non tissé ;
  4. du sparadrap ;
  5. deux bandes de crêpe ;
  6. une seconde paire de gants ;
  7. un sachet congélation hermétique refermable ;
  8. deux petits sacs poubelle.

Il existe plein de désinfectants différents, mais tous ne sont pas bon à prendre. Afin d’éviter les allergies, les deux les plus sûrs sont la povidone iodée (Bétadine) et la chlorhexidine (Biseptine). La povidone iodée est utilisée par l’Établissement français du sang et de nombreux autres professionnels de santé, mais est malheureusement très tachante pour les vêtements et est commercialisée sous des formes peu adaptées pour les trousses de secours compactes. Reste donc la chlorhexidine qui est également très bien, ne tache pas et qui est notamment commercialisée sous forme de spray de petit format. En particulier, le flacon Biseptine Spraid 50ml entre parfaitement dans ma trousse de secours. Je sais qu’en lisant ce billet vous êtes passé un peu vite sur l’avertissement et n’êtes pas allé lire l’arrêté réglementant la composition des trousse de secours à bord des navires, alors je vais vous le dire ici : dans la plupart des cas, la chlorhexidine est le seul désinfectant obligatoire à bord.

Même si c’est généralement inscrit dessus, sachez dans quel sens mettre une couverture de survie. Surface dorée vers l’extérieur pour isoler du froid, de l’humidité et de la pluie (ce qui est le plus souvent recherché). Surface argentée vers l’extérieur pour isoler de la chaleur (beaucoup moins fréquent). En formation de secourisme, quand on vous dit de couvrir la victime, c’est pour l’isoler du froid, donc surface dorée vers l’extérieur.

J’espère qu’il n’y a pas besoin de vous faire un dessin pour l’utilisation des compresses, du sparadrap, des bandes de crêpe et des gants. Pour les compresses, il en existes de toutes sortes, alors de préférence prenez en des stériles et en non tissé. Et oui, il est toujours bon d’avoir au moins une paire de gants supplémentaire, ceux dans le premier compartiment peuvent casser ou bien vous voudrez sans doute solliciter l’assistance d’une seconde personne qui ne se balade pas avec ses propres gants médicaux sur elle.

Les sacs poubelles peuvent avoir plusieurs usages différents. De base, ils peuvent servir de véritable sac poubelle afin de récolter différents déchets, notamment d’emballage. Mais ils peuvent également être utilisé comme sacs à vomi ou autres choses tout aussi réjouissantes.

Tant qu’on est dans les un peu gore, c’est le moment de parler du sachet congélation. Si j’ai précisé hermétique et refermable, c’est parce qu’il peut malheureusement servir à récolter les éventuelles « pièces détachées » de la victime, notamment les doigts. Les personnes ayant suivi une formation de sauvetage au combat pourront également le trouver utile pour y découper un losange afin de bricoler un pansement 3-côtés de fortune sur une plaie thoracique soufflante.

Je terminerai par recommander un élément que je n’ai pas et qu’il peut être intéressant d’intégrer si on a la place : deux écharpes triangulaire. En avoir deux permet de faire une contre-écharpe. Après, ça peut aussi se se bricoler avec d’autres éléments de la trousse donc je ne trouve pas ça absolument nécessaire non plus, même si la bricole est nettement moins bien.

Compartiment sachet : les petites choses
#

Vue du contenu du troisième compartiment de la trousse de secours, chaque élément étant numéroté.
Compartiment 3

Dans ce dernier compartiment, on retrouve pas mal de petites choses que l’on utilisera plus ou moins fréquemment. J’y ai donc mis :

  1. des pansements de taille divers ou une bande de pansement à découper ;
  2. des pansements anti-ampoules ;
  3. des sutures adhésives ;
  4. plusieurs dosettes de sérum physiologique ;
  5. plusieurs dosettes de sucre.
  6. une pince à épiler ;
  7. un sifflet ;
  8. un marqueur ;
  9. un petit paquet de mouchoirs ;
  10. quelques épingles de sûreté.

Globalement, ça se passe de commentaires. Je préciserai juste que j’ai appris à mes dépends qu’il est préférable de garder les pansements dans un petit sachet plastique. De plus, si j’ai pas mal utilisé les bandes de pansement à découper, je suis finalement revenu sur des pansements standards, au final c’est plus simple. Mais bon, à ce niveau c’est juste une question de préférence personnelle.

En revanche, je vous recommanderai de prendre des pansements d’une marque reconnue, généralement la colle y est de meilleur qualité. Les pansements génériques ont souvent des colles assez fortes qui arrachent les poils voir les morceaux de peau trop fragiles lorsqu’on le retire, tandis qu’un pansement de marque a généralement une colle qui est à al fois assez forte pour tenir correctement et assez souple pour se bien retirer sans faire mal. Oui, c’est aussi quelque chose que j’ai appris à mes dépends.

Pour le sucre, il suffit de conserver les dosettes fournies lorsque vous achetez un café ou un thé. Si vous préférez que votre boisson soit sucrée, demandez gentiment une seconde dosette au restaurateur.

Au fait, le marqueur nous en avons déjà parlé dans le premier compartiment. Il est surtout là afin d’inscrire l’heure de pose du garrot tourniquet.

Bien entendu, le sifflet ne vous sera utile que dans le cas où vous serez perdu ou blessé dans un endroit isolé. C’est bien mieux que de hurler pour appeler à l’aide ou pour que les secours vous localisent, d’autant plus que vous ne pourrez par hurler très longtemps.

J’y garde également quelques médicaments :

  1. de la lopéramide ;
  2. du paracétamol.

Si vous ne savez pas ce qu’est la lopéramide, il s’agit d’un antidiarrhéique notamment commercialisé sous la marque Imodium. À ce sujet, pour la trousse je recommande l’Imodium lingual qui n’a pas besoin d’eau pour être pris et dont je trouve le conditionnement plus compact que les autres. À ma connaissance, il n’existe pas de générique sous la forme lingual.

Pour le paracétamol, notamment commercialisé sous la marque Doliprane, je recommande de n’avoir que du 500mg. C’est la dose normale pour un enfant, un adulte devra simplement en prendre deux pour avoir sa dose normale d’un gramme. Oui, je sais, sur la photo c’est du 1000mg. Je suis tombé à cours de 500mg et de toute manière je n’ai pas d’enfants.

Je terminerai cette partie en précisant que l’on ne donne jamais de médicaments à une victime. Les médicaments c’est pour votre usage personnel ou pour dépanner un proche. Si vous n’êtes pas médecin, ne les donnez pas aux gens que vous ne connaissez pas, vous ne savez pas ce que ça peut leur faire.

Maintenance de la trousse de secours
#

C’est bien de faire une trousse de secours, mais il vous faudra l’entretenir. La base est de vérifier les dates de péremption des produits qu’elle contient. Ne prenez jamais de médicaments périmés, ça peut s’avérer très dangereux. Oui, même le paracétamol peut devenir très dangereux une fois périmé, ce n’est pas parce qu’un médicament est d’usage courant qu’il faut le prendre à la légère.

Pour tout ce qui n’est pas un médicament il peut également y avoir des dates de péremption, mais que l’on peut parfois relativiser. Par exemple, n’allez pas jeter une compresse stérile dont l’emballage hermétique est encore intact. Il en va de même pour le pansement de type « Israélien » qui, lui, est beaucoup plus onéreux. Dites vous que certains militaires préfèrent retirer ce pansement de son emballage, et donc ne pas conserver son côté stérile, afin de pouvoir l’appliquer plus rapidement en cas d’urgence. D’ailleurs, en formation de secourisme on vous apprend à faire un point de compression avec un linge « propre ». Vous vous doutez bien que, même si par le plus grand des hasard un accident devait arriver alors qu’une personne rentre de la laverie du coin, son linge restera moins adapté qu’un pansement compressif périmé mais conservé sous sachet hermétique.

En cas de doute, demandez conseil à votre pharmacien ou à tout autre professionnel de santé.

Les mauvaise idées
#

Parfois, on est tenté de mettre dans notre trousse des choses totalement inutiles voir dangereuses. En voici quelques unes que l’on retrouve malheureusement régulièrement.

Une pompe a venin. En plus de ne pas avoir réussi à prouver son efficacité, ce dispositif est fortement déconseillé car pouvant, dans certaines situations, s’avérer dangereux. Ne dépensez pas votre argent dans ce gadget malgré les promotions commerciales vantant ses mérites supposés. Que ce soit contre les serpents, les guêpes ou les moustiques c’est pareil, ça ne sert à rien.

De l’homéopathie. Totalement inutile, c’est de l’effet placebo. Ce sera juste une perte d’argent pour vous et de place dans la trousse. À la rigueur les comprimés à base de sucre peuvent remplacer les dosettes de sucre, mais c’est tout.

De l’arnica. En gel ou crème, c’est peu utile et pose surtout un risque d’allergie. Les versions homéopathie sont aussi inutiles que les autres trucs homéopathiques.

Une poche de froid. Bon, ça marche, mais l’usage reste limité. C’est plus de l’encombrant qu’autre chose. En plus avec les chocs ça risque de se déclencher par inadvertance dans la trousse.

Plein de petits médicaments. À moins que vous ne soufriez régulièrement de quelques maux, auquel cas vous pouvez ajouter le médicament correspondant, vouloir transformer sa trousse de secours en pharmacie ambulante n’est pas vraiment une bonne idée car cela prend de la place. De plus, les médicaments périment, donc ça n’est pas pratique.

Bonus
#

Suivant vos activités et votre niveau en secourisme, il peut être utile d’ajouter quelques éléments. Parmi le matériel peu onéreux et qui peut aider à poser un diagnostique, on trouve notamment :

Ce matériel pouvant être encombrant, je ne l’ai pas retenu dans ma trousse qui se veut compacte. N’hésitez cependant pas à les intégrer dans les sacs, valises ou armoires de secours.