Connaissez-vous le « Paris Poche » ? Il s’agit d’un petit dépliant de 10 cm × 5 cm édité par la RATP et qui est distribué gratuitement, sur demande, aux guichets physiques. On y retrouve le plan des lignes de métro, RER, transilien, tramway et bus pour Paris et sa proche banlieue. Pour information, il existe également une version grand format ainsi qu’une version grand format avec nom des rues, également disponibles gratuitement sur demande, mais c’est clairement le format poche qui est le plus pratique.
Bien que je ne l’utilise généralement pas car je lui préfère une version indépendante au format numérique, j’en garde toujours un dans mon portefeuille afin de le donner à d’éventuels touristes perdus. Avec le temps, il m’est arrivé d’en conserver quelques versions relativement anciennes. Voici donc la version de décembre 2003 partiellement dépliée.
Remarquons la magnifique publicité vintage pour Wanadoo, le fournisseur d’accès à internet de France Télécom. Qu’il est loin le temps où le modem poussait de petits cris lors de la connexion et où naviguer sur internet empêchait d’émettre ou recevoir des appels téléphonique. Nous avions des forfait de quelques heures seulement par mois et devions installer une application dédiée pour nous connecter et afficher ce que nous avions consommé.
La phase de nostalgie étant passée, observons en détail le petit carré bleu d’informations situé en bas et au centre ainsi que celui avec les logos en haut à droite. Résistons à nouveau à la nostalgie du Minitel avec le magnifique « 36 15 RATP » et concentrons-nous plutôt sur le nom de domaine que je ne recopierai certainement pas ici, vous allez vite comprendre pourquoi.
À l’époque, les décideurs de la RATP ont commis la grosse erreur d’utiliser un nom de domaine qui sonne bien au niveau marketing plutôt que simplement celui de la RATP. Et ce qui devait arriver arriva, les noms marketings creux allant et venant, une fois passé de mode, ce nom de domaine fut oublié et donc non renouvelé. Et là, c’est le drame. Afin de profiter de sa bonne réputation niveau SEO, il a été racheté par d’autres et est actuellement utilisé pour une sorte de casino en ligne.
Vous connaissez le dicton : « verba volant, scripta manent », que l’on peut traduire en français par « les paroles s’envolent, les écrits restent ». Et effectivement, les vielles versions imprimées du Paris Poche restent. Sauf que maintenant, à la place de faire la publicité pour un site de la RATP, ils font de la publicité pour un site de jeux d’argent.
Bref, félicitons les décideurs de la RATP de l’époque pour leur idée sacrément mauvaise. Je suis quasiment sûr qu’aucun n’aura rendu de comptes pour cet échec.
Pour tout de même finir sur une note positive, notons que les versions récentes du Paris Poche n’incluent plus de publicités rémunérées, et ça c’est vraiment bien. Le format n’ayant pas changé, c’est le carré d’information qui a été déplacé sur l’ancien emplacement de la publicité, ce qui lui a permis de s’étoffer en incluant les applications mobiles, comptes sur les réseaux sociaux et le numéro des objets trouvés.